Nous vous proposons de découvrir ici un troisième extrait de la 10ème édition francophone de notre magazine de l’oignon 2021 avec un article prospectif sur "les abeilles championnes de la pollinisation".
Les apiculteurs de Bejo s'efforcent d'élever des populations d'abeilles de la meilleure qualité et de maintenir la population d'abeilles à niveau. Pour l'entreprise de semences, les abeilles sont les pollinisateurs les plus importants, 80% des plantes étant pollinisés par les abeilles. Le varroa représente la plus grande menace pour les abeilles. La recherche et la sélection sur la santé des abeilles revêtent donc un intérêt capital, explique Bram Vroegop, apiculteur chez Bejo.
Des abeilles championnes de la pollinisation
Si nous n'avons plus d'abeilles, nous serons en danger, explique Bram Vroegop. L'efficacité de ces insectes s'explique par la possibilité de les introduire en grands nombres de manière contrôlée. Avec une seule ruche, un apiculteur introduit une population de 20 000 à 40 000 pollinisateurs dans une serre ou un champ. « La santé des abeilles est primordiale car une population doit être en parfait état. Les abeilles sont infaillibles pour identifier lorsqu'une culture est prête à être pollinisée. La qualité des abeilles détermine en effet la mesure dans laquelle une culture est pollinisée », explique-t-il.
Des populations d'abeilles robustes
Bejo possède plus de 15 000 populations d'abeilles à travers le monde, dont 2 000 en France et 1 200 aux Pays-Bas. Une population d'abeilles se compose d'une reine, de 20 000 à 40 000 abeilles ouvrières et 500 faux bourdons. La reine pond les œufs, les faux bourdons servent uniquement à féconder la reine. Les ouvrières, qui ont une durée de vie de six semaines, assurent le travail de pollinisation. La recherche et la sélection sur les abeilles étudient essentiellement le varroa, la principale cause de la mort des abeilles, selon Bram. « Afin de préserver au mieux la santé de la population d'abeilles, nous sélectionnons les populations les plus robustes que nous élevons ensuite. Chez Bejo, nous n'améliorons pas seulement les plants de légumes, mais aussi les populations d'abeilles. »
Dans le cadre de la sélection des populations, quatre caractéristiques sont étudiées : le comportement de récolte des abeilles, l'essaimage des insectes, de bonnes caractéristiques hygiéniques (bonne tolérance aux maladies) et l'hygiène sensible au varroa (VSH) ou la résistance au varroa. Bram raconte : « Nous élevons nos propres reines issues de nos meilleures populations, de manière à obtenir des populations parfaitement saines et dynamiques pour une pollinisation optimale. Dans le cadre de nos recherches, nous étudions également les possibilités de développer des populations plus robustes par le biais de l'alimentation et de techniques d'apiculture améliorées. »
La pollinisation de l'Allium
Pour la pollinisation sous serre, le spécialiste de la culture détermine lorsqu'une plante est prête à recevoir les abeilles, généralement lorsque la plante se trouve à dix à vingt pour cent de la floraison. Il ou elle détermine également quand la pollinisation est terminée. Selon la taille de la serre, il faut définir combien de ruches sont nécessaires. Le comportement de vol est également surveillé en permanence.
L'Allium est pollinisé de début juin à mi-juillet : une ruche peut être installée dans la serre pendant trois à quatre semaines. Des champs de fleurs ont été semés en-dehors des serres : les abeilles qui sortent de pollinisation peuvent y évoluer en toute tranquillité. « La pollinisation affaiblit les populations », explique Bram. « Il est important qu'elles puissent reprendre des forces lorsqu'elles sortent de la serre. Si besoin, les insectes sont nourris avec de l'eau sucrée. » Les abeilles rentrent chaque soir dans la ruche, où elles se nettoient pour le lendemain. Cela évite que les plants ne soient pollinisés avec du pollen étranger provenant des champs de fleurs, explique l'apiculteur. « Les abeilles sont des animaux très hygiéniques. Il est donc important que nous travaillions également de manière hygiénique ! »
La recherche et la sélection sur la santé des abeilles revêtent un intérêt capital pour Bejo
Projet de recherche sur le varroa qui menace les abeilles
Dans le cadre d'une recherche sur le varroa, les apiculteurs de Bejo participent à un projet avec la Hogeschool Inholland, la Hogeschool Van Hall Larenstein et l'institut Arista Bee Research. Bram témoigne que : « Ce projet de recherche vise à trouver un marqueur génétique qui rendrait la population d'abeilles résistante au varroa. »